Ma journée idéale à La Gacilly : festival photo et artisanat d’art


Bretagne / lundi, septembre 17th, 2018

Il vous reste quelques jours pour profiter d’un des plus grands festivals photo en plein air et pénétrer l’univers des artisans installés dans la commune morbihannaise. Voici comment occuper une journée.

Direction La Gacilly. Je n’ai aucun mérite, je réside en ce moment tout près du fief d’Yves Rocher. C’est cet industriel breton qui a donné son nom à la marque de cosmétiques.

Un festival qui n’oublie pas la vie des gens d’ici. Ici, sous l’oeil d’Édouard Elias, la ferme de Lydie et Vincent Joyeux, à Locoal-Mendon. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Soyons clair : une journée, ce n’est pas suffisant. Mais ce n’était pas l’objectif. Sachez qu’on peut aisément passer plusieurs jours sur place. Une fois rassasié d’images et de jolis objets, les alentours ne manquent pas d’attractions : la jolie Rochefort-en-Terre, les mégalithes de Monteneuf, les petites cités de caractère, etc. Sans compter les charmes de la côte et du golfe du Morbihan (45 à 60 minutes de route). Vous pouvez évidemment passer la nuit sur place (des idées d’hébergement plus bas). Et n’oubliez pas que le festival se déploie aussi sur les communes voisines de Glénac et La Chapelle-Gaceline.

Les photos totalement « barrées » de Shana et Robert Parkeharrison. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Le festival photo, galerie d’art en plein air

Débutez la journée par une exposition particulière qui déballe ses clichés dans les ruelles et jardins. Nous sommes quelques jours après la rentrée scolaire. La foule a fondu et le parcours est agréable.

Le festival s’intitule “La Terre en questions”. En 2018, on fête sa quinzième édition. Ce qui ne change pas, c’est l’objectif des organisateurs : faire prendre conscience, par l’image, de la fragilité de notre planète. Mais la gueule de bois guette. “Nous nous rapprochons inexorablement et à grands pas du précipice”, disent les commissaires de l’expo.

Dans la rue Lafayette, les photos de Matthieu Ricard. Le moine bouddhiste, traducteur français du dalaï-lama, est aussi photographe. Il nous montre les monastères et les paysages du Bhoutan, du Népal et du Tibet. 

Matthieu Ricard encore. J’adore les couleurs. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Plus bas, la galerie des marais. Passage incontournable devant les clichés réalisés depuis la station spatiale internationale par le Français Thomas Pesquet. On tente d’identifier des lieux connus.

Thomas Pesquet, en majesté. Crédits photo : Jérôme BOUIN.
Les photos de l’Amérique vue par Bill Allard sont dignes de films. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Étaler des clichés ici, en pleine nature, est un sacré pied de nez à l’apocalypse parfois promise. En Éthiopie, Fausto Podavini illustre l’impact – négatif – de la construction d’un barrage sur les populations autochtones. Bim. Miquel Dewever-Plana a lui tiré le portrait des Amérindiens de Guyane. Côté pile, en tenue traditionnelle. Côté face, vêtus à l’occidentale. Voilà des gens que la modernité, la mondialisation, n’ont pas rendu plus heureux. La faute à qui ? Re-bim. Je suis groggy.

Avant-après. Les Amérindiens de Guyane. Crédits photo : Jérôme BOUIN

Ne fuyez pas. Il reste un peu d’espoir. C’est Emanuele Scorceleti, intime des lieux, qui illustre un projet de reforestation en Inde. J’ai aussi aimé l’oeil du photo-journaliste Brent Stirton sur un projet semblable, dans le nord de l’Éthiopie, encore. Du vert, du marron. Les couleurs sont éclatantes. Les photos, souvent mises en scène, sont splendides. On respire. Alors, à table.

Jolie mise en scène. On est forcément embarqué vers le regard de cette jeune Indienne. Crédits photo : Jérôme BOUIN

On déj’ où ? Chez Yves Rocher

Niveau gastronomie aussi, je connais (un peu) La Gacilly. Pas comme ma poche, loin de là. Mais j’ai déjà goûté aux plats locaux, bio et bons chez Les Enfants Gat’Thés. Aux crêpes et galettes de La Mauvaise Graine. À l’accueil simple d’Au Bout du Pont. Et si je n’étais pas en bas du bourg, je serais sûrement allé voir ce que vaut le Coin des artistes qui a remplacé l’Ostinato*.

Il fait beau, la terrasse est pleine. Mais dedans, c’est joli aussi. Crédits photo : Jérôme BOUIN

Mais cette fois, direction le Végétarium. Un restaurant intégré à la Maison Yves Rocher. Vous avez là, sans doute, une des plus belles (la plus belle ?) terrasse du bourg. Au-delà du cadre séduisant, c’était bon, c’était bien présenté, c’était léger mais rassasiant. Les serveurs sont avenants. 25 euros pour entrée + plat + dessert. 

Le saumon, mi-cuit. Crédits photo : Jérôme BOUIN

C’est quoi le raku ?

Vous voilà repus ? Très bien. On va maintenant sonner à la porte des artisans gaciliens. Un peu pressés ce vendredi, nous n’en verrons que deux. Mais en une après-midi, vous pouvez imaginer pousser beaucoup plus de portes.

Un petit conseil pour la route : aussi agréables et disponibles soient-ils, ces gens là travaillent, souvent seuls. Ce qui implique parfois de fermer boutique. Renseignez-vous sur les horaires d’ouverture. Exemple : nous comptions visiter la Brasserie Roy et Les Sirops du Papo, deux fabriques artisanales (bière pour l’un, sirops pour l’autre) récemment installées. L’un était fermé, l’autre n’ouvrait qu’en fin d’après-midi. Aie.

Pas de bol me direz-vous ? Et bien si (pardon pour le jeu de mots). Rue Saint-Vincent, nous découvrons le travail de Mireille Supervil. Redécouvrons même car c’est elle qui a fabriqué la vaisselle de l’Auberge Tiegezh, désormais fameux restaurant étoilé sis à Guer (15 min en voiture, vous ne serez pas déçu). Des bols donc, des assiettes, de la décoration en grès (céramique cuite à haute température) ou en raku, une technique de cuisson japonaise. Une artiste discrète mais qui a pris le temps de nous expliquer son travail.

Perso, j’adore ce style épuré, ces lignes discrètes. Crédits photo : Jérôme BOUIN

On termine notre virée gacilienne par une incursion dans Le Chaudron magique. Une savonnerie artisanale forcément emplie d’odeurs. Vincent, le gérant, “militant” du savon d’Alep, propose aussi une panoplie de produits dédiés à l’art du bain. Oui, l’art du bain… Tout un programme.   

Savon alphabétique. Crédits photo : Jérôme BOUIN

Festival photo jusqu’au 30 septembre.

* Bises Amel et Fred 🙂

Dormir :

Je n’ai rien testé car j’habite à proximité. Je serai donc bref. Le vaisseau amiral, depuis quelques années, est l’hôtel-spa La Grée des Landes (made in Yves Rocher). Autre hôtel, moins cher, l’Europ Hotel. Des gîtes et chambres d’hôtes, des campings aux alentours. Le choix est vaste, la preuve ici (tu cliques, ça s’ouvre, c’est magique).

Manger :

Vous n’avez pas suivi on dirait. Voir plus haut.

Transport :

Outre la voiture, une navette est organisée entre la gare SNCF de Redon et La Gacilly de juin à septembre. Plus d’infos sur les transports ici. Ah oui, s’il vous plaît, évitez de traverser le bourg les week-ends de festivals. 

Pas convaincu de l’utilité du vélo pour visiter l’exposition photo ou les artisans. Mais pour d’autres usages, pourquoi pas. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Le site : 

Celui du festival photo, évidemment. Clic, clic, clic.

Le point accueil, dans un camion. Crédits photo : Jérôme BOUIN.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.