Sur le port, street-artists et graffeurs ont transformé l’ancien bâtiment de la DDE. L’endroit vient d’ouvrir à la visite avant destruction en 2020. De là, suivez le guide* pour débusquer d’autres (rares) oeuvres cachées dans la ville.
Visiter DéDalE. En profiter pour découvrir d’autres oeuvres cachées à Vannes. Voici ce que je vous propose, carte à l’appui. Prévoyez une demi-journée, un après-midi en l’occurrence, DéDalE ouvrant à 15 heures du mardi au dimanche.
=> Cet itinéraire est faisable à pied avec quelques passages délicats pour les personnes à mobilité réduite au niveau des tunnels sous le rond-point du Palais des Arts.
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DéDalE, 8 rue du Commerce (= rive gauche du port) => point A sur le plan
Imaginez un ensemble vieillot, un gros parallélépipède posé sur le port. Ouvrez la porte et là… Ça détonne. Une explosion graphique. À commencer par le Minotaure de Zag et Sia, qui nous toise dès l’entrée, en bas de l’escalier. À gauche, une porte ouvre sur un long couloir. De chaque côté, des bureaux sur une cinquantaine de mètres. Trente artistes ont investi les lieux. Chacun sa pièce.
DéDalE est l’acronyme de “Des Expériences Des Artistes Lieu Éphémère”. Imaginé par l’association L’art prend la rue, c’est un musée provisoirement installé dans les anciens locaux de la Direction départementale de l’équipement. La DDE pour les intimes. Il sera visible jusqu’à la fin de l’année 2019. Sur réservation mais gratuitement. Ensuite ? Le bâtiment sera détruit.
Exit les photocopieuses, placards, dossiers et pause-café. On pense pourtant fort à ceux qui ont travaillé ici et à leur réaction face au nouveau visage des lieux. Place aux pigeons blancs de Steve et Dorota Coy (Hygienic Dress League pour les connaisseurs). La fresque hommage du graffeur Persu, la méduse fluorescente du Brésilien L7M, L’Origine du monde revisitée par La Fleuj, une drôle d’abeille faite avec un aspirateur et une radio… Pas question de choisir. Allez voir (et entendre).
Sortez du bâtiment (en option, prenez un verre au DéDalE café, dont l’installation a fait couler beaucoup de bière et un peu d’encre). Remontez le port vers la place Gambetta puis traversez le centre historique vers le nord-est (par le point B sur le plan). Rendez-vous au numéro 20 de la rue du 8 mai 1945.
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Les tunnels du Palais des Arts, à partir du 20 rue du 8 Mai 1945 => point C sur le plan
Les tunnels ont rarement bonne presse. Ceux-là vous feront, peut-être, changer d’avis. Ils ont été repeints en 2017 par plusieurs artistes dans le cadre de l’opération Vannes et sa street (toujours sous le patronage de L’art prend la rue). En quelques dizaines de mètres, un bon aperçu du travail d’artistes souvent locaux. Les « intestins » de Greky, la « Liberté endormie » de Lilywenn, mais aussi les artistes Timid, Jef, Mika, etc. Ça change du béton froid.
Le premier tunnel se trouve face au restaurateur de meubles (20 rue du 8 Mai 1945). Continuez. Avant d’attaquer le second, grimpez les marches sur votre gauche (sur lesquelles vous devinez l’oeuvre, en partie effacée aujourd’hui, de Zag et Sia, « L’ange déchu »). En haut, faites quelques mètres et regardez, sur votre gauche, sur une des façades du collège Jules Simon. Voici le passereau, de L7m, mêlant figuratif et abstraction. Un projet réalisé avec des élèves de 4e du collège en question. Rebroussez chemin et poursuivez dans le second tunnel. Demi-tour. Vous reprenez la rue du 8 Mai 1945 pour repérer, sur un pignon observant le Palais des Arts, le travail de RONE. Un artiste australien. Deux visages de femmes. L’une des premières intrusions officielles du street-art à Vannes, la première sur un mur.
Faites demi-tour et empruntez la rue du Mené. Passez devant la préfecture et arrêtez vous au 14, rue du Maréchal Leclerc.
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« Sonder » de Dourone, sur le pignon, côté parking, du 14 rue du Maréchal Leclerc => point D sur le plan
Du figuratif, de la couleur, du grand format, une visibilité maximum. Voici un condensé de ce qui attire un public de plus en plus large autour du street-art. Le tout sur un pignon. Donc beaucoup de place pour admirer l’oeuvre du duo franco-espagnol Dourone, Elodie et Fabio. Le travail d’une semaine, à la bombe.
Pour ces visages de Bretons, les deux artistes disent avoir pioché sur le site du musée départemental breton, à Quimper.
De là, rebroussez chemin, puis promenez-vous dans le jardin des remparts (point E sur le plan). Vous gagnez ensuite la place Gambetta, face au port et près de notre point de départ. Fin de la balade.
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[EN OPTION : graffitis, sur le mur face au 39 boulevard des Îles ] => une étoile sur la carte
Vous n’êtes pas rassasiés ? Vous aimez le graffiti ? Une dernière escale est possible face au parking du lycée Saint-Joseph – La Salle. Moins de 15 minutes en bus depuis le port. Traversez le boulevard, dos au parking, et enfoncez-vous dans ce terrain vague, en longeant le mur que vous allez très vite rencontrer. Au programme, plusieurs artistes locaux. Uniquement du graffiti. Donc moins grand public.
* Un immense merci à Max, notre guide du jour. Ce n’est pas lui qui vous accompagnera. Tant pis pour vous. Ce type est une crème. Et une petite encyclopédie du graf pour le néophyte que je suis.
D’ailleurs, avant d’aller visiter, voici quatre notions qui vous permettront de briller en société :
- un tag = c’est une signature. Si vous faites des chèques, vous êtes un tageur. Sauf que pour le tagueur, son carnet de chèque, c’est la rue. Vous avez peut-être remarqué ces petites signatures, souvent au blanco, sur les murs de votre ville, le mobilier urbain. Effectuées vite, car illégalement. C’est un tag. Mauvaise réputation certes. Mais souvent la base pour un artiste de rue.
- un graffiti = une écriture simple. On s’approche des représentations plus classiques de l’art. Ici, le graffeur a du temps pour s’exprimer.
- un flop = mélange des deux précédents. Rapidité du tag, grosseur du graffiti.
- street-art = c’est tout le reste, et c’est sacrément à la mode. De l’art urbain. Peint à la bombe, au pinceau, collé, etc.
Le site:
Celui de DéDalE, évidemment (clic, clic, clic, la réservation est obligatoire)
visites du mardi au dimanche, 15h-20h (18h le dimanche).
ou celui de l’Art prend la rue (clic encore)
ou celui du tourisme à Vannes et dans le golfe du Morbihan (dernier clic pour la route).
Manger :
Le jour de notre visite, fin octobre, nous avons profité de la large terrasse donnant sur le port du Moulin du Roy. Galette et crêpes de bon niveau, bien remplies. Prix corrects.
Se garer :
Il y a un parking gratuit tout près de DéDalE (parking des Capucins). Un autre, payant, rive droite du port. Côté Palais des Arts, il existe aussi un parking gratuit.