Des roc’hs et ma fille : micro-aventure en famille dans les Monts d’Arrée


Bretagne, Europe, France, Randonnée / vendredi, décembre 27th, 2024

L’aventure sans partir au bout du monde : voilà résumé, à très gros trait, le principe de la micro-aventure, tendance touristique désormais ancrée. Sac sur le dos, tente à l’intérieur, on a sauté le pas, en famille, et gagné les sommets bretons.

Note : cet article devait paraître dans Le Télégramme en juillet 2022. La veille de sa parution, des incendies ont commencé à ravager les Monts d’Arrée repoussant ma proposition de balade aux calendes grecques. Je vous la livre ici.

Micro-aventure, quèsaco ?

Le terme se diffuse depuis plusieurs années maintenant à tel point que les offices de tourisme en font désormais la promotion. Il désigne – la définition est de moi – un tourisme de plein air, de courte durée (deux à trois jours) où l’expérience est reine. Loin du clinquant, de l’expérience coûteuse, il s’agit de ressentir l’aventure dans son corps, seul ou accompagné, mais toujours en lien avec la nature. Pour la protéger, on privilégie la proximité, évitant les modes de transports les plus polluants, on voyage léger, on ne laisse pas de traces. On bivouaque souvent. On vit quoi ! Vous connaissez peut-être Chilowe, une des marques référence en la matière en France. L’auteur de ces lignes, lui, est un admirateur d’Amélie Deloffre (Deux jours pour vivre, Timbrées, L’école de la micro-aventure).

J'adore les cartes IGN.
J’adore les cartes IGN.

On va où ?

L’aventure ne se gagne pas à coups de litres de kérosène brûlés par un avion. Elle commence peut-être dans ce bois où vous avez l’habitude de vous balader. Cette fois, vous allez y passer la nuit ! Voire au pas de la porte à tel point qu’un concept très simple de micro-aventure peut-être de quitter sa maison, sac sur le dos, et décréter que le voyage commence là. Et c’est encore mieux si on ne sait pas où l’on va. Pour nous, ce sera les Monts d’Arrée. Je connais peu, j’aime la montagne. La plus proche de ma maison n’est pas très haute, j’en conviens. Elle a la réputation d’offrir des points de vue, de la solitude et, depuis peu, un loup. Banco ! Les enfants, on part à l’aventure ? Énoncé de cette manière, ça donne plus envie que la balade dominicale. Ma fille a dit oui.

Pique-nique.
Pique-nique.

Le circuit des Roc’hs

Ma micro-aventure, je l’ai préparée à l’avance. Sur l’application Visorando (payante dans sa version complète, 19€ par an), j’ai repéré une sortie – bien notée par les utilisateurs – d’au moins 20 km : le « circuit des roch’s ». Précision importante : il est interdit de bivouaquer dans le Parc naturel régional, j’ai donc préalablement dégoté sur un moteur de recherche le contact d’une habitante résidant près des « sommets ». Je ne dévoilerai ni son nom, ni son adresse mais je la remercie de nous avoir laissés planter notre abri dans son jardin. Aller et retour chez elle ajoutent 4/5 km au parcours.

Plounéour-Ménez.
Plounéour-Ménez et sa fresque (par Sabio et Nazeem).

Carte postale

Samedi midi. Départ de Plounéour-Ménez pour un circuit souvent balisé de jaune (PR). On quitte le bourg pour un territoire de prairies, parfois humides. Quelques vaches, des chevaux, mais pas un être humain. Ah si, un vététiste qui aura la bonne idée de me rapporter ma carte bancaire égarée sur le chemin. Qu’il soit lui aussi remercié. Puis on gagne la ligne de crêtes : Roc’h ar Feuten, Roc’h Trédudon (« Papa, elle fait combien de mètres l’antenne ? », beaucoup ma fille – 225 mètres après vérification), Roc’h Ruz puis Roc’h Trévézel, 385 mètres pour les plus grands. Par temps clair, le panorama est délicieux et l’oeil irrémédiablement attiré au sud par l’étendue du lac de Brennilis et, le surplombant, le mamelon sur lequel est perchée la chapelle Saint-Michel. Dimanche matin, on profite du soleil qui se lève sur les arêtes du Roc’h Trevezel. Grimpette sur le caillou. On est bien. Le retour sera plus quelconque. Regard vers ma fille. Est-ce qu’elle voudra recommencer ? Pas certain. Est-ce que j’aurai le temps de préparer une autre sortie du genre ? J’espère. Elle aura en revanche gagné quelque chose d’inestimable : un souvenir. C’est précieux.

Un roc'h, des roc'hs.
Un roc’h. Messieurs, dames, devant vous, une des crêtes de notre montagne bretonne.

S’équiper

Pas question ici de dresser un inventaire. Mais voici quelques conseils : d’abord le sac, 40L ou 50L est un minimum. Il faut y caser une tente (louée chez Decathlon, 10 €/jour, oui c’est récent), un duvet et, pour les douillets dont je suis, un tapis de sol. Ajoutez à cela de la nourriture (pensez pain complet, ça cale, et fruits secs), de l’eau (2L, mais prévoyez des possibilités de remplissage sur le chemin) le réchaud qui va bien (la semoule de couscous, ça réchauffe le soir) ; des vêtements de rechange et de pluie. J’ai regretté l’oubli d’une batterie auxiliaire pour mon téléphone intelligent qui n’a pris des photos que la première journée. Au risque de vous couper l’appétit, une mini-pelle permet de faire ses besoins et les enterrer. Et le papier ? Vous le gardez.

Conseil lecture : embarquez avec vous L’Himalaya breton (Nicolas Legendre), il y est aussi question de sommets bretons.

Plus d’informations sur le site du Parc naturel régional : pnr-armorique.fr/destination-parc/nos-ambiances/montagnes/monts-darree/

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