Voici comment, à l’été 2022, juillet en l’occurrence, nous avons occupé dix jours de vacances dans un contexte caniculaire (un peu moins en Normandie il faut l’avouer), avec deux adultes (dont une maman enceinte de huit mois) et deux enfants (quasi 7 et 9). Deux hébergement pendant 5 jours chacun : côté La Hague, côté Val de Saire.
NB : Il est bien entendu qu’il ne suffit pas de 10 jours pour s’imprégner de l’esprit de cette région. Qu’on se le dise.
Jour 1. Découverte du secteur façon road-trip et mini sauts de puces. Au Landemer, on contemple le paysage de bord de mer et les falaises chères à la star du coin, le peintre Jean-François Millet. Attention, c’est pas un rigolo, jetez donc un œil à sa page Wikipédia. Natif du secteur, l’intéressé avait, avec les paysages locaux, une bonne base de travail. On continue encore (en bagnole) vers Omonville-la-Rogue : on prend la pause sur le port. Il est 12h environ : un bateau de pêche rentre avec, dans ses casiers, homards, tourteaux et araignées. Puis, toujours sur la route des Caps, arrêt à Port-Racine. Très mignon ce port, supposément l’un des plus petits de France. Avec ses cabines colorées, on dirait une grosse baignoire. Au passage, il y a là une sorte de food-truck qui fait de la cuisine réunionnaise.
L’après-midi, après la sieste, direction le phare de Goury, qu’on atteint depuis le sémaphore. Étonnants courants dont on distingue la force à même la rive. Le coin est connu pour les naufrages. Mer d’huile, soleil, vent faible : aujourd’hui fait exception. Ici, il vente une grande partie de l’année. On met le cap sur Jobourg en soirée via la splendide baie d’Ecalgrain et ses falaises irlandaises. Splendide. Jobourg est du même style. Quelle entrée en matière.
Jour 2. Cap sur Biville et ses dunes. Un ancien terrain militaire aujourd’hui rendu aux visiteurs. Une baie située en contrebas des falaises. Lunaire. Sensation d’être dans le désert. A droite, l’usine de retraitement nucléaire, à gauche la centrale de Flamanville. Au milieu, le paradis. Mer bleue, puis turquoise. Fraîche quand même. On se baigne. Après le déjeuner, je vais seul au calvaire de La Croix des Dunes qui surplombe ce paysage de carte postale. Là-haut, certes il fait chaud pour Jésus, parfois il doit prendre les embruns. Mais aujourd’hui, y’a pire comme calvaire. En soirée, promenade au Landemer. Délicieux cet endroit.
Jour 3. Journée à La Cité de la mer (clic, clic, clic). De Cherbourg, on zappe les parapluies pour se concentrer vers l’ancienne gare transatlantique et son bâtiment du début du 20e siècle – c’est joli les gares – qui accueille ce lieu dédié à la mer, au sous-marin Le Redoutable qui y goûte les joies de la retraite (et se visite). Plusieurs expos : le Titanic (qui fit escale à Cherbourg avant son funeste voyage), le monde sous-marin, des films, de la manipulation. Chacun picore selon ses envies, sa capacité de concentration. Nos enfants n’ont pas tout aimé, tout lu… Mais ils ont passé une bonne journée, nous ont-ils confié. C’est l’essentiel. Déjeuner sur place le midi avec un resto correct, un peu cher pour ce que c’est mais ça passe. 7 heures sur place – 2 heures de déjeuner avec un ami qui réside ici = une bonne journée. A Gréville-Hague, on goûte enfin la Grévillaise, sorte de kouign amann normand. Un peu moins de beurre, des pommes. ça nourrit !
Jour 4. On nous l’a recommandé, on y va. Le manoir du Tourp (le p ne se prononce pas, dites ‘tour’) est ouvert surtout l’été. Cette vieille bâtisse appartient au Conservatoire du littoral. On y voit des expos (intérieures : expo trop technique sur la géologie ; et extérieure : magnifique clichés du Cotentin), une médiathèque, un marché de producteurs certains jours d’été. Surtout, un parcours immersif dans 5/6 salles pour narrer le paysage et les hommes et femmes de La Hague. Rudement bien ficelé, les enfants sont embarqués. Après le pique-nique, on embarque pour l’Epine d’Hue, un sentier qui rejoint le GR depuis le manoir. On y est à l’ombre. La vue sur la côte est époustouflante. Nous cheminons vers l’ouest et le port d’Omonville-la-Rogue, déjà vu quelques jours plus tôt. On est bien là.
=>> Clic, clic, clic pour des infos sur le manoir du Tourp
Jour 5. Dernier jour à La Hague. Nous avons réservé une visite exploration un poil sportive avec Cyrille de l’association Exspen (clic, clic, clic). Après avoir rejoint le GR via les crêtes du hameau de Laye (mama mia, on en prend encore plein les mirettes !), non loin de Jobourg, il nous fait descendre en rappel pour aller vers le Creux du Mauvais argent. Une grotte utilisée par les contrebandiers au 17e siècle pour cacher les biens commercés auprès des voisins des îles anglo-normandes en dépit de l’interdiction royale.
Au-delà de l’histoire, le guide est un bon connaisseur de la géologie, des espèces qui vivent ici. En fin d’itinéraire, traversée d’un abri construit sous la férule de l’occupant allemand. Impressionnant. 2h30 de balade guidée. L’après-midi, cap sur la côte est du Cotentin.
Jour 6. Grasse mat’, courses, chasse aux Pokémon… On traînasse dans notre nouveau chez-nous. Départ tardif pour Saint-Marie-du-Mont et sa célèbre plage : Utah Beach. Là où le débarquement a commencé, là où l’Histoire s’est faite. Au musée qui borde la plage, on parvient difficilement à attirer l’attention de notre fille – presque 9 ans – grâce au livret destiné aux plus jeunes vendu à l’accueil. Le plus jeune, bientôt 7 ans, que je pensais pouvoir intéresser grâce aux armes, costumes et surtout engins divers (un bombardier notamment !) n’aura de cesse de nous demander ‘On y va ?’. Bref, un musée génial, moderne… mais sans doute pas pour tous les âges. Et y aller en fin de journée le lendemain d’un feu d’artifice… Ne pas refaire. Au retour, j’adore remontrer aux enfants ce fameux soldat dont le parachute s’est coincé au clocher de Sainte-Mère-Eglise. Un classique !
Clic, clic, clic pour des infos sur le musée d’Utah Beach.
Jour 7. Le phare de Gatteville par beau temps, c’est un très bon plan, y compris pour les enfants qui adorent grimper les 365 marches du second plus haut phare d’Europe occidentale. En haut, vue forcément sympathique. Cherbourg d’un côté, Barfleur, Saint-Vaast et Tatihou de l’autre. Plus loin, la côte du Calvados. Au pied du phare, marée haute, les enfants mettent les pieds dans une eau transparente. On est bien là.
Jour 8. Direction le cap Levi. Son phare, son fort. Une avancée de terre qui dégage de jolis points de vue. A l’ouest, la rade de Cherbourg. On file ensuite se mettre au frais à la plage de l’anse du Brick. Pas simple de trouver l’entrée du parking. L’endroit est sympathique. Assez fréquenté en cette mi-juillet (camping en face + Cherbourg proche + dimanche + vacances). Eau claire.
Jour 9. Canicule. On reste au sein des épais murs de notre refuge normand. Bien utiles quand les températures dépassent les 30°C. En soirée, cap sur la plage de Jonville, à Réville. Face à Tatihou. A marée basse, l’estran dévoile ses rochers (et un peu de vase par endroits). Soirée tapas au Goéland 1951, près du camping. Spot très couru, pas de réservation possible, tapas très correctes. Un bon moment.
Jour 10. Chaleur encore, mais moins. On prévoit d’embarquer pour le (court) voyage vers Tatihou. A la billetterie de Saint-Vaast, plus de places avant 16 heures… On se rabat vers le moulin à eau de Marie Ravenel. Pas le bon jour non plus. Pas grand monde, voire personne, mais les visites guidées ne commencent qu’à 14h30 et pas de fabrication de pain ce jour. Les enfants ont apprécié l’immersion dans la classe des années 50. Le reste ne leur a pas beaucoup parlé.